Fiche pays Laos

Intitulé officiel du pays : République démocratique populaire lao
Capitale : Vientiane
Superficie : 236 800 km²
Population : 6 667 534 habitants
Peuples et ethnies : La population du Laos est composée de pas moins de 68 ethnies selon un référencement établi par les ethnologues ; 47 seulement sont reconnues par le Front lao d'édification nationale.
Ces différentes ethnies sont classées en trois principaux groupes :
  • Les Lao Lum, appelés aussi Lao des plaines, représentent 68 % de la population. Ce sont les Laos qui parlent le laotien et, en général, les ethnies qui parlent le thaï. La langue lao fait partie des langues taïes-kadaïes.
  • Les Lao Theung, appelés également "Lao des versants", représentent environ 22 % de la population. On les appelle aussi Kha, qui signifie "esclave" en lao, en rapport avec leur statut défavorisé au Laos. Ils parlent le môn-khmer. Les Môn-Khmers sont composés de 31 groupes ethniques, comme les Kuemu, les Pray, les Singmou, les Khom…
  • Les Lao Sung, nom qui signifie "Lao des sommets", représentent quant à eux seulement 9 % de la population. On trouve dans ce groupe les Hmong, l’une des ethnies les plus connues du pays, et les Yao qui parlent le hmong-mien. Huit groupes composent les Sino-Tibétains : on trouve par exemple les Akha, les Sing, les Sali, les Lahou, les Sila, les Hayi, les Lolo et les Hor...
Langues : Lao
Religions : Plusieurs religions existent au Laos. Le Front lao d'édification nationale a été créé par le gouvernement communiste afin de cadrer la religion et les traditions des différentes ethnies. Au Laos, en règle générale, les différentes ethnies et religions vivent en harmonie.
La majorité de la population laotienne est bouddhiste.
Institutions politiques : République, régime à parti unique communiste
Monnaie : Kip

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Histoire du Laos


L'histoire du Laos a commencé bien avant l'ère chrétienne, comme le prouvent les fameux vestiges de la plaine des Jarres. Vers le 5e siècle après Jésus Christ, les royaumes khmers primitifs avec leur civilisation hindoue, puis la civilisation Dvaravati avec le bouddhisme influencent le pays. Un des lieux typiques à découvrir de cette époque est le site de Vat Phou, situé dans le sud du pays.

Mais l'histoire du pays débute vers le 12e siècle avec l'arrivée des Tai en provenance du sud de la Chine. C’est en 1353 qu’est créé le Lan Xang, le pays du million d'éléphants. Petit à petit, le royaume se renforce et le bouddhisme devient la religion principale. En 1560, Vientiane devient la capitale. A son apogée, le royaume de Chiang Mai est même annexé sous Photisarath et Setthathirath. Puis celui-ci se divise : pendant les 17e et 18e siècles, certaines provinces devenant birmanes, chinoises ou siamoises.

En 1798 et jusqu’à la fin du 19e siècle, le Laos est annexé par la Thaïlande, après que le général Phraya Chakri ait pris le contrôle de Vientiane. En 1893, le vice-consul de France à Luang Pragang, Auguste Pavie, force le Siam à céder la rive gauche du Mékong à la France et impose la signature de traités qui reconnaissent le protectorat de la France sur la partie ouest du Laos, laquelle sera au final intégrée à l'Union indochinoise française en 1899. La partie occidentale où habite 80 % de la population lao reste par contre occupée par la Thaïlande. Il y a bien une monarchie qui siège à la capitale, mais le Laos reste un ensemble de territoires.

De 1904 à 1959, c’est le règne de Sisavang Vong, qui connaît l’unification de l’Etat du Laos, la guerre d'Indochine et l'indépendance du pays, ainsi qu’une partie de la guerre civile laotienne. L'empire du Japon domine l'Indochine française, comprenant le Laos, pendant la Seconde Guerre mondiale. La France est, quant à elle, sous le régime de Vichy, et cette domination s'exerce donc de manière indirecte. Les administrateurs français ainsi que le drapeau tricolore restent à Vientiane. En 1941, la Thaïlande, qui est alliée au Japon, impose à la France de restituer les territoires à l'ouest du Mékong. Jusqu'en 1945, l'Indochine française reste à l’écart des combats, mais les Japonais, prenant conscience qu'ils risquent de perdre la guerre, veulent empêcher le retour des Européens. Ils maîtrisent les troupes françaises et organisent l'indépendance des pays de l'Indochine française. Le roi Sisavang Vong, pourtant fidèle à la France, cède sous la pression le 8 avril 1945. Après la défaite japonaise, le prince Phetsarath Rattanavongsa, premier ministre, renverse le roi afin de maintenir l'indépendance et éviter le retour des Français. L'avancée progressive des troupes françaises au Laos se termine par la chute du gouvernement du Laos libre de Phetsarath. En 1946, le Laos obtient son autonomie au sein de l'Union française et devient un État centralisé, appelé le Royaume du Laos. Une partie des indépendantistes sont satisfaits de l'autonomie accordée par la France en 1949 et abandonnent la lutte. Mais le prince Souphanouvong, étroitement lié au Việt Minh, le refuse et crée le Pathet Lao, pendant que son demi-frère Souvanna Phouma devient premier ministre en 1951. Le Pathet Lao étend son emprise sur le territoire du Laos durant la guerre d'Indochine et, pendant la guerre civile, alors que le pays est envahi par les troupes Việt Minh et entre en état de guerre civile, il parvient à entrer dans les négociations lors des accords de Genève.

En juin 1962, le pays est toujours partagé entre, au sud, des forces anticommunistes et au nord le Pathet Lao. Pour tenter d’unifier le pays, un gouvernement unique est créé au Laos. Durant cette période, l’objectif des Américains est de maintenir la neutralité du Laos et du Cambodge tout en gardant le Sud-Viêt Nam et la Thaïlande. En 1962, un accord est conclu entre les Etats-Unis et le Nord-Viêt Nam afin de retirer l’armée vietnamienne et l’armée américaine du Laos.

Les Américains se retirent, mais les troupes du Nord-Viêt Nam restent sur place et fréquentent de plus en plus la piste Hô Chi Minh, qui traverse le Laos du côté du Pathet Lao, afin d'alimenter les troupes au Sud-Viêt Nam. En 1963, le Pathet Lao prend le contrôle de l'est et du nord-est du pays. Les Américains n’engagent pas les forces régulières, mais ils renforcent leurs activités clandestines au Laos, jusqu’à infiltrer des équipes des Special Forces dans le sud du pays. En même temps, la CIA fournit des armes aux tribus laotiennes, dont les Hmongs font partie. La neutralité du Laos est difficile à maintenir par Souvanna Phouma, le premier ministre, entre la guerre civile et la guerre du Viêt Nam.

Pendant ce temps, les bombardements sont de plus en plus fréquents et provoquent plusieurs catastrophes, parmi lesquelles le désastre de la plaine des Jarres. A partir de 1964, les États-Unis lancent l’opération Rolling Thunder, des bombardements intensifs pendant près de cinq ans. Ces violences inutiles ont été dénoncées par Fred Branfman, conseiller militaire et journaliste, dans le livre " Voices from the Plain of Jars : Life under an Air War " en 1972. Les chiffres parlent de plus de 500 000 raids, ce qui représente une attaque toutes les 8 minutes. Ainsi, plus de 500 attaques aériennes par mois auraient été lancées sur le Laos.

C’est la guerre civile au Laos jusqu'en 1973. Cette guerre qui dure jusqu’en 1973 oppose le gouvernement et les Hmongs, soutenus par les États-Unis, aux communistes soutenus par le Viet Cong et le Nord-Viêt Nam. Le 5 avril 1974, un nouveau gouvernement est créé ; il est présidé par le neutraliste Souvanna Phouma et inclut les communistes du Pathet Lao. En 1975, le Pathet Lao prend le pouvoir en profitant entre autres de l’état de santé de Souvanna Phouma. Le roi Savang Vatthana et la reine Khamphoui sont renversés en décembre 1975 et finissent leur vie dans un camp d'internement.

Souphanouvong devient alors chef de l'État et Kaysone Phomvihane est nommé premier ministre. C’est ainsi que naît la République démocratique populaire lao. C’est un régime de parti unique. Environ 400 000 Laotiens, soit 10 % de la population, s’exilent entre 1975 et 1987. La dépendance par rapport au Viêt Nam voisin s’intensifie. Il s’ensuit une période où le Laos coopère avec l’URSS, puis à partir de 1989, une démarche d’ouverture à l’économie mondiale. Une constitution est adoptée en 1991 et, au fil du temps, le pays reprend des relations normales avec les pays limitrophes, s’ouvre au tourisme et développe ses réseaux routiers et d’énergie. Il devient membre de l'ASEAN en 1997.

Géographie


Situé entre le 14e et le 22e parallèle nord, le Laos a une superficie de 236 800 km2. Il partage ses frontières avec plusieurs pays, dont la Chine sur 200 km, le Cambodge sur 150 km, la Birmanie sur 150 km, la Thaïlande et le Viêt Nam sur environ 1000 km. Approximativement 70 % du pays est occupé par des montagnes et des plateaux. Le Laos est traversé sur plus de 1800 km par le Mékong, fleuve difficilement navigable à cause de son débit irrégulier. Celui-ci constitue une bonne partie de la frontière avec la Thaïlande, et sa largeur peut varier de quelques mètres à plusieurs kilomètres en fonction des endroits.

Le point culminant du pays se trouve à 2820 mètres. C’est le Phou Bia, dans le sud de la province de Xieng Khouang. La frontière avec le Viêt Nam est marquée par la cordillère annamitique avec comme point le plus haut le mont Rao Co, à 2 286 m.

Le climat du Laos est tropical et donc caractérisé par deux saisons : la saison sèche d'octobre à avril et la saison des pluies avec les fameuses moussons de mai à septembre. Les températures varient de 15 à 20 °C en décembre et janvier, et peuvent atteindre 30 °C en mars et avril. Bien que ce soit la saison sèche à cette période, il peut pleuvoir beaucoup entre octobre et novembre. Le pays est recouvert à environ 52 % de forêts.

Economie


Afin d’entrer sur la scène économique, le développement des infrastructures et notamment du réseau routier et des communications doit être initié. Aujourd’hui, les réseaux routiers, téléphoniques et autres sont très peu développés. Depuis 1986, le Laos s’est ouvert à l’économie moderne. En 1988, le Code des investissements a été adopté, puis le programme d'ajustement structurel a été démarré en 1989 avec le soutien du FMI et de la Banque mondiale. Cependant, les investissements étrangers sont encore faibles et principalement axés sur le tourisme. Il existe tout de même des projets d’envergure, par exemple le barrage hydroélectrique de Nam Theun 2, qui a pour partenaire Électricité de France. Il existe même depuis 2010 une bourse des valeurs à Vientiane.

Des réformes du secteur bancaire sont en cours, avec le soutien de la Banque asiatique de développement. Aujourd’hui, la stabilité économique se maintient. Le Laos reste pourtant l’un des pays les plus pauvres de la planète, avec un revenu moyen par habitant de seulement 300 dollars. Ce pays bénéficie actuellement d’une aide internationale qui s'élevait à 10 % du PIB en 2009. Le Laos possède heureusement un sous-sol très riche en matières premières, avec du charbon et du zinc, et l’activité minière représente plus de 50 % des exportations du pays.

Agriculture au Laos


L’activité principale du Laos est l’agriculture. 42 % du PIB et 80 % de l'emploi sont issus du secteur agricole. Les principales cultures sont vivrières, avec bien sûr la riziculture, la culture du maïs et des fécules, suivies par le café, les arachides, le coton et le tabac. Savez-vous que le Laos est le 3e producteur mondial d'opium ? Les premiers producteurs sont l'Afghanistan et la Birmanie voisine. L'agriculture sur brûlis, qui consiste à défricher les terres à cultiver et à brûler les résidus à la période sèche, est très pratiquée au Laos. Cette technique est adaptée pour des densités faibles de population, mais aujourd’hui, avec l’augmentation de cette densité le long des routes, la rotation jachère-culture a été accélérée, les sols sont moins fertiles et font l'objet d'une érosion plus importante.

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